Français : La Fonte des neiges, Huile sur toile, 71,8 x 57,8 cm. Collection Pierre Lassonde.
« Dans
La Fonte des neiges, tout comme dans la majorité des tableaux que Cullen peint à partir des années 1920, la peinture est appliquée avec plus de précision. L’artiste abandonne les larges touches hachurées qui faisaient vibrer ses couleurs, et qu’on trouvait dans le ciel de Coupeurs de glace, Longueuil. Son style s’éloigne donc de l’impressionnisme qui caractérisait sa production antérieure. S’il est vrai que
Coupeurs de glace, Longueuil est plus près des œuvres de Monet et de ses collègues, on constate toutefois que Cullen est loin d’avoir adopté leur manière intégralement. La touche n’y est fragmentée que dans le ciel. Dans les autres parties du tableau, les formes, bien que peintes par taches, paraissent beaucoup plus solides, créant ainsi une impression de profondeur entre un avant-plan nettement défini et un arrière-plan plus flou. Cette caractéristique ne se retrouve pas dans les œuvres des impressionnistes français, où l’ensemble de la composition est généralement morcelé par la lumière. Cela peut s’expliquer par le fait que la démarche de Cullen diffère sensiblement de la leur. Comme le mentionne Sandra Paikowsky à propos d’une autre œuvre de la série des coupeurs de glace, « elle suggère une réponse poétique plutôt qu’objective à la lumière ». » -
Sarah Mainguy, détentrice d'une maîtrise en histoire de l'art de l'UQAM